.....ORDRE DES CHEVALIERS DU TEMPLE.....



L’ordre du Temple est un ordre religieux et militaire issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge, dont les membres sont appelés les Templiers.
Cet ordre fut créé à l'occasion du concile de Troyes, ouvert le 13 janvier 1129, à partir d'une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon, du nom du temple de Salomon que les croisés avaient assimilé à la mosquée al-Aqsa (bâtie sur les vestiges de ce temple). Il œuvra pendant les XIIe et XIIIe siècles à l'accompagnement et à la protection des pèlerins pour Jérusalem dans le contexte de la guerre sainte et des croisades. Il participa activement aux batailles qui eurent lieu lors des croisades et de la Reconquête ibérique. Afin de mener à bien ses missions et notamment d'en assurer le financement, il constitua à travers l'Europe chrétienne d'Occident et à partir de dons fonciers, un réseau de monastères appelés commanderies. Cette activité soutenue fit de l'ordre un interlocuteur financier privilégié des puissances de l'époque, le menant même à effectuer des transactions sans but lucratif, avec certains rois ou à avoir la garde de trésors royaux.
Après la perte définitive de la Terre sainte consécutive au siège de Saint-Jean-d'Acre de 1291, l'ordre fut victime de la lutte entre la papauté avignonnaise et le roi de France, Philippe le Bel. Il fut dissous par le pape français Clément V, premier des sept papes avignonnais, le 22 mars 1312, date à laquelle Clément V fulmina la bulle Vox in excelso, officialisant la dissolution de l'ordre du Temple, à la suite d'un procès en hérésie. La fin tragique de l'ordre mena à nombre de spéculations et de légendes sur son compte.
 
Aux XIe et XIIe siècles, le renouveau du monachisme chrétien vit la fondation de nombreux ordres religieux avec notamment les convers qui privilégiaient le travail manuel, et la rénovation de la vie canoniale qui adopta la règle de saint Augustin, les chanoines (ordre de Saint-Lazare de Jérusalem) ou des moines (ordre de Saint-Jean de Jérusalem) s'engageant dans des activités hospitalières ou dans la vie paroissiale. C'est dans ce contexte religieux que l'Église catholique incita les chevaliers du siècle à devenir des milites Christi, autrement dit des « chevaliers du Christ » désirant combattre les infidèles en Terre sainte.
Le pape Urbain II prêcha la première croisade le 27 novembre 1095, dixième jour du concile de Clermont. La motivation du pape à voir une telle expédition militaire prendre forme venait du fait que les pèlerins chrétiens en route vers Jérusalem étaient régulièrement victimes d'exactions voire d'assassinats.
 
Le pape demanda donc au peuple chrétien d'Occident de prendre les armes afin de venir en aide aux chrétiens d'Orient. Cette croisade eut alors comme cri de ralliement « Dieu le veut ! » et tous ceux qui prirent part à la croisade furent marqués par le signe de la croix, devenant ainsi les croisés (terme qui n'apparaît qu'au concile de Latran IV en 1215). Cette action aboutit le 15 juillet 1099 à la prise de Jérusalem par les troupes chrétiennes de Godefroy de Bouillon.
 
Hugues de Payns, futur fondateur et premier maître de l'ordre du Temple, vint pour la première fois en Terre sainte en 1104 pour accompagner le comte Hugues de Champagne, alors en pèlerinage. Ils en revinrent en 1107 puis y repartirent en 1114, se mettant alors sous la protection et l'autorité des chanoines du Saint-Sépulcre, avec leurs chevaliers qui œuvrèrent alors à la défense des possessions de ces chanoines et la protection du tombeau du Christ.
 
Après la prise de Jérusalem, Godefroy de Bouillon fut désigné roi de Jérusalem par ses pairs, titre qu'il refusa, préférant porter celui d'avoué du Saint-Sépulcre. Il mit en place l'ordre canonial régulier du Saint-Sépulcre qui avait pour mission d'aider le patriarche de Jérusalem dans ses diverses tâches. Un certain nombre d'hommes d'armes, issus de la croisade, se mirent alors au service du patriarche afin de protéger le Saint-Sépulcre.
Une institution similaire constituée de chevaliers, appelés chevaliers de Saint-Pierre (milites sancti Petri), fut créée en Occident pour protéger les biens des abbayes et églises. Ces chevaliers étaient des laïcs, mais ils profitaient des bienfaits des prières. Par extension, les hommes chargés d'assurer la protection des biens du Saint-Sépulcre ainsi que de la communauté des chanoines étaient appelés milites sancti Sepulcri (chevaliers du Saint-Sépulcre). Il est fort probable qu'Hugues de Payns intégra cette institution dès 11157. Tous les hommes chargés de la protection du Saint-Sépulcre logeaient chez les Hospitaliers à l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem situé tout près.
 
Lorsque l'ordre de l'Hôpital, reconnu en 1113, fut chargé de s'occuper des pèlerins venant d'Occident, une idée naquit : créer une milice du Christ (militia Christi) qui ne s'occuperait que de la protection de la communauté de chanoines du Saint-Sépulcre et des pèlerins sur les chemins de Terre sainte, alors en proie aux brigands locaux. Ainsi, les chanoines s'occuperaient des affaires liturgiques, l'ordre de l'Hôpital des fonctions charitables et la milice du Christ de la fonction purement militaire de protection des pèlerins. Cette répartition ternaire des tâches reproduisait l'organisation de la société médiévale, qui était composée de prêtres et moines (oratores, littéralement ceux qui prient), de guerriers (bellatores) et de paysans (laboratores).
 
C'est ainsi que l'ordre du Temple, qui se nommait à cette époque militia Christi, prit naissance avec l'ambiguïté que cette communauté monastique réunit dès le départ les oratores et les bellatores.
Fondation de l'ordre du Temple
 
Baudouin II cédant une partie de son palais de Jérusalem à Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer. Histoire d'Outre-Mer, Guillaume de Tyr, XIIe siècle.
C'est le 23 janvier 1120, lors du concile de Naplouse9 que naquit, sous l'impulsion d'Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer, la milice des Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon (en latin : pauperes commilitones Christi Templique Salomonici), qui avait pour mission de sécuriser le voyage des pèlerins affluant d'Occident depuis la reconquête de Jérusalem et de défendre les États latins d'Orient.
 
Dans un premier temps, Payns et Saint-Omer se concentrèrent sur le défilé d'Athlit, un endroit particulièrement dangereux sur la route empruntée par les pèlerins ; par la suite, l'une des plus grandes places fortes templières en Terre sainte fut construite à cet endroit : le château Pèlerin.
 
Le nouvel ordre ainsi créé ne pouvait survivre qu'avec l'appui de personnes influentes. Hugues de Payns réussit à convaincre le roi de Jérusalem Baudouin II de l'utilité d'une telle milice, chose assez aisée au vu de l'insécurité régnant dans la région à cette époque. Les chevaliers prononcèrent les trois vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance. Ils reçurent du patriarche Gormond de Picquigny la mission de « garder voies et chemins contre les brigands, pour le salut des pèlerins » (« ut vias et itinera, ad salutem peregrinorum contra latrones ») pour la rémission de leurs péchés, mission considérée comme un quatrième vœu habituel pour les ordres religieux militaires.
Le roi Salomon tenant le Temple dans ses mains. Sculpture du portail de la cathédrale Notre-Dame de Laon, France.
Le roi Baudouin II leur octroya une partie de son palais de Jérusalem qui correspond aujourd'hui à la mosquée al-Aqsa mais qui était appelée à l'époque « temple de Salomon » car étant selon la tradition juive située à l'emplacement du temple de Salomon. C'est ce « temple de Salomon » dans lequel ils installèrent leurs quartiers (notamment les anciennes écuries du Temple) qui donna par la suite le nom de Templiers ou de chevaliers du Temple11. Hugues de Payns et Godefroy de Saint-Omer ne furent pas les seuls chevaliers à avoir fait partie de la milice avant que celle-ci ne devienne l'ordre du Temple. Voici donc la liste de ces chevaliers, précurseurs ou « fondateurs » de l'ordre :

La traduction de Non Nobis Domine, Non Nobis, Sed Nomini Tuo Da Gloriam a de subtiles variations d’interprétations. Sa version la plus répandu le traduit en : "Non pas à nous Seigneur, non pas à nous, mais à Ton Nom (seul), donne la gloire". Une légère variante l’interprète comme "Non pour nous Seigneur, non pour nous, mais en Votre Nom et pour votre gloire".

Les Templiers croyaient profondément que le but des croisades et leurs missions étaient d’obédience divine. Ils ne se battaient pas pour leur propre gloire et étaient prêts à sacrifier leur vie pour le seigneur. Ce psaume sous forme de devise répétait qu’ils ne faisaient pas cela pour eux, mais bien pour la gloire du Seigneur. Ils la répétaient souvent avant d’aller au combat et ce fut les dernières paroles d’innombrables guerriers juste avant leur mort.

Deus Vult
Parmi les devises et citations Templières figure également le célèbre Deus Vult que l’on traduit par « Dieu le Veut ». Il s’agissait du cri hurlé par les Templiers sur les champs de bataille lors de l’engagement du combat contre l’ennemi. Imagine des milliers de guerriers criant d’une seule voix que Dieu le veut en fonçant droit sur ses adversaires ! Ce cri fédérateur transcendait les Templiers lors des croisades et il est toujours utilisé par leurs nobles héritiers.
Ad Mortem Inimicus
L'expression Ad Mortem Inimicus se traduit par "L’ennemi de la Mort". Elle résume bien l’état d’esprit d’un guerrier qui se sent investi d’une mission divine. Elle signifie que les Templiers étaient si forts et si impressionnants qu’ils étaient craints de la mort elle-même. Leur foi était si grande qu’ils ne craignaient pas de mourir au combat : c’est la raison pour laquelle  ils étaient si redoutés par leurs adversaires et sont devenus de telles légendes encore de nos jours.
Da Pacem Domine
Le chant Da Pacem Domine était partagé par les guerriers Templiers lorsqu’ils partaient au combat. Il signifie "Donne la Paix, Seigneur". Entonné comme une forme de prière, il donnait la conviction profonde aux guerriers qu’ils défendaient une juste cause et que leurs sacrifices étaient de nature divine. Chanter ensemble cet hymne au seigneur les mettait dans un état d’esprit particulier belliqueux augmentant leur puissance et leur conviction que ce qu’ils faisaient étaient juste
Organisation et mission de l'ordre :
 
Après le concile de Troyes, où l'idée d'une règle propre à l'ordre du Temple a été acceptée, la tâche de la rédiger fut confiée à Bernard de Clairvaux, qui lui-même la fit écrire par un clerc qui faisait sûrement partie de l'entourage du légat pontifical présent au concile, Jean Michel (Jehan Michiel), sur des propositions faites par Hugues de Payns.
 
La règle de l'ordre du Temple faisait quelques emprunts à la règle de saint Augustin mais s'inspirait en majeure partie de la règle de saint Benoît suivie par les moines bénédictins. Elle fut cependant adaptée au genre de vie active, principalement militaire, que menaient les frères templiers. Par exemple, les jeûnes étaient moins sévères que pour les moines bénédictins, de manière à ne pas affaiblir les Templiers appelés à combattre. Par ailleurs, la règle était adaptée à la bipolarité de l'ordre, ainsi certains articles concernaient aussi bien la vie en Occident (conventuelle) que la vie en Orient (militaire).
 
La règle primitive (ou latine car rédigée en latin), écrite en 1128, fut annexée au procès-verbal du concile de Troyes en 1129 et contenait soixante-douze articles. Toutefois, vers 1138, sous la maîtrise de Robert de Craon, deuxième maître de l'ordre (1136-1149), la règle primitive fut traduite en français et modifiée. Par la suite, à différentes dates, la règle fut étoffée par l'ajout de six cent neuf retraits ou articles statutaires, notamment à propos de la hiérarchie et de la justice au sein de l'ordre.
 
Ni à sa fondation, ni à aucun moment de son existence, l'ordre ne s'est doté d'une devise.

Une commanderie était un monastère dans lequel vivaient les frères de l'ordre en Occident. Elle servait de base arrière afin de financer les activités de l'ordre en Orient et d'assurer le recrutement et la formation militaire et spirituelle des frères de l'ordre. Elle s'est constituée à partir de donations foncières et immobilières. Le terme préceptorie, est employé à tort : « Il est donc absurde de parler de « préceptorie » alors que le mot français correct est « commanderie » ; et il est de plus ridicule de distinguer deux structures différentes, préceptorie et commanderie »


SITE ASSOCIES :    

www.odcdt.fr

www.ordre-des-templiers-suisses.jimdofree.com



               ordre.des.chevaliers.du.temple@outlook.fr